Lundi
de Pentecôte : quel sens donner à
notre
action, ce jour-là ?
État
des lieux.
Le gouvernement Raffarin a
inscrit dans la loi le principe d’une journée de travail supplémentaire afin de
financer la solidarité nationale envers les personnes âgées et /ou dépendantes.
La date de cette journée
peut être négociée, dans les entreprises et les branches : journée de RTT
en moins, autre jour férié, jour différent selon les salariés… ; certains
chefs d’entreprise ont même choisi de payer la somme demandée sans contrepartie
de la part des employés…
A défaut d’accord, le jour
férié supprimé est le lundi de Pentecôte.
Dans l’Education Nationale,
le Ministère a imposé le lundi de Pentecôte, à l’exception du Gard et du
Territoire de Belfort, où c’est le lundi de Pâques qui a été retenu (en raison
de manifestations locales).
La
position du Sgen-CFDT du Lot
Dès que l’idée est apparue sur le devant de la scène, la CFDT a
dénoncé cette injustice : une mauvaise réponse à une vraie question.
50 000 pétitions ont été déjà signées et déposées pour dénoncer cette loi.
La CFDT continue de dénoncer cette loi et appelle à l’action
le 16 mai, lundi de Pentecôte, afin que les salariés démontrent que la
solidarité avec les personnes âgées mérite autre chose qu’une loi injuste et
des propos culpabilisants.
Cette loi
est injuste parce qu’elle repose sur les seuls salariés. Pourquoi les professions
libérales sont-elles exemptées d’une telle mesure ? Pourquoi un problème
national n’est-il pas financé solidairement par la collectivité nationale dans
son intégralité ?
Cette loi ne garantit pas le
bon usage des fonds. Pourquoi la sécurité sociale ne gère-t-elle pas le
risque dépendance ?
Cette loi est insuffisante
pour financer ce nouveau risque. Quelles mesures seront prises
demain ? Y aura-t-il un nouveau jour férié de supprimé ? Ce coût
sera-t-il de nouveau pris en charge par les seuls salariés ?
Cette loi remet en cause les 35
Heures, en faisant passer la durée légale du travail de 1600 à 1607 heures
(ATOSS, CPE, etc. sont concernés, dans notre champ professionnel).
Nous exigeons d’autres
formes de financement de cette solidarité nationale, et un retour en arrière du
gouvernement sur la
suppression du lundi de
Pentecôte, jour férié.
Comment y parvenir ?
Certains syndicats proposent pour cette journée, soit une
Assemblée Générale des adhérents, soit une journée de formation syndicale.
Indépendamment des problèmes juridiques posés, cette solution ne nous convient
pas car elle revient, de fait, à reconnaître que le lundi de Pentecôte est un
jour comme les autres. Certains pensent que nous devons manifester notre
mécontentement en faisant grève le 16 mai. L’expérience du lundi de Pâques dans
deux départements a montré que beaucoup de parents n’ont pas envoyé leurs
enfants à l’école ce jour-là. Comme, dans nombre d’entreprises et de services,
ce n’est pas le lundi de Pentecôte qui sera travaillé, on peut prévoir que les
parents qui partiront pour un grand week-end ou programmeront un jour en
famille garderont leurs enfants avec eux. La FCPE demande à ses adhérents de ne
pas envoyer leurs enfants à l’école ce jour-là.
Faire grève le lundi de Pentecôte : nous
offrons, en plus de la journée de travail supplémentaire imposée, une journée
de salaire à l’État. Mais surtout, nous ne posons de problèmes qu’aux parents
qui n’ont aucune solution de remplacement pour faire garder leurs enfants ce
jour-là : est-ce vraiment ce que nous voulons ?
Et si le nombre de grévistes était important, pourrions-nous pour autant parler
de mobilisation collective ? Ou bien s’agirait-il principalement de la
défense, légitime mais individualiste, d’un week-end prolongé ?
Quelle image de notre métier et de nos préoccupations donnerions-nous, quand
sur les questions de carte scolaire, de moyens, de perspectives d’avenir pour
le service public d’éducation, nous ne parviendrions pas à mobiliser aussi bien
que pour la défense d’un jour férié ?
Une journée d’initiatives et
d’actions… pour un lundi pédagogique et revendicatif de solidarité
intergénérationnelle !
Pour obtenir un retour en arrière du gouvernement,
nous devons arriver à démontrer
l’inefficacité et
l’absurdité de la mesure.
Si nous sommes dans nos
établissements et nos écoles, nous pourrons compter le nombre d’élèves
effectivement présents ; nous pourrons le faire savoir à la presse, mais
aussi aux élus… : Ramassage scolaire, cantines, etc, tout cela a un
coût. Que les bus fonctionnent, que les personnels des cantines, que les ATSEM
dans les écoles maternelles soient à leur poste, pour quelques élèves seulement
– cela est-il admissible ?
Nous pouvons profiter de
cette journée pour réfléchir avec les élèves qui seront présents sur ce qu’est
une solidarité véritable, et comment la mettre en pratique. Merci de nous faire
part de vos initiatives d’action pédagogique pour cette journée ! Nous les
publierons sur notre site internet, si vous en êtes d’accord. Des écoles nous ont déjà
contacté pour annoncer une visite dans la maison de retraite, une classe
maternelle propose une farandole de dessins à envoyer à notre Ministre… Les
idées ne manquent pas: à vous de jouer!
Un préavis de grève a néanmoins été
déposé par la fédération des Sgen-CFDT pour « couvrir » les collègues
qui ne seraient pas convaincus par notre argumentation et choisiraient, malgré
tout, de se mettre en grève. Ils seront en grève « pour un collectif
budgétaire et pour le rétablissement des TPE. »
En effet, faire grève simplement pour
contester la loi qui fait du lundi de Pentecôte un jour de travail pourrait
être considéré comme illégal.
Communiqué de
presse 05/04/2005
Journée de solidarité ou journée de scolarité
? - 29 mars 2005
La FCPE considère que les élèves ne sont pas
concernés par la journée dite de solidarité, qu'elle soit fixée au lundi de
Pâques ou de Pentecôte. Elle renouvelle son appel à ne pas envoyer les enfants
à l'école ce jour-là.
La FCPE considère que les élèves ne sont pas
concernés par la journée dite de solidarité, qu'elle soit fixée au lundi de
Pâques ou de Pentecôte. Elle renouvelle son appel à ne pas envoyer les enfants
à l'école ce jour-là, comme l'ont fait les parents du Gard, du Territoire de
Belfort,de Moissac ou de Vic Fezensac....
L'arrêté du
ministère de l'Education nationale précise que « pour la période allant du 1er
juillet 2004 au 30 juin 2005, la journée de solidarité prévue à l'article
L-212-16 du code du travail est fixée pour les fonctionnaires et les agents non
titulaires (...) placés sous l'autorité du ministre de l'Education nationale,
de l'enseignement supérieur et de la recherche au lundi 16 mai 2005 ».
Or, les élèves
ne peuvent contribuer financièrement à cette journée de solidarité, ils ne sont
pas des salariés.
En outre, comme
la journée de solidarité n'est pas imposée à la même date pour tous les
salariés, qui garantit aux parents que les services de restauration et de
transport scolaires et les garderies seront assurés ?
Le temps de
travail des enseignants n'est pas identique à celui des élèves : l'Education
nationale devrait saisir cette opportunité pour développer la formation
continue et la concertation pédagogique !
Contact Presse
: Laurence GUILLERMOU - Tél. : 01.43.57.16.16.